Je suis pas spécialiste de frère Karl, seulement quelques rudiments dans la besace.
Mais si je peux t'aider...
Mais ça peut vouloir dire tout et son contraire, ça.
En même temps, c'est l'idée, que ça soit vague. Parce que Marx a dans l'idée de démontrer la nécessité d'abolir un mode de production où la majorité des individus travaillent sous la contrainte de la survie, il ne veut en aucun cas s'avancer à dire ce que feraient des individus libérés de la nécessité de travailler pour survivre. (C'est là sa profonde différence avec Fourrier et les utopistes par exemple : Marx s'est toujours refusé à imaginer une société idéale vers laquelle amener la société réelle et n'a jamais consenti à décrire ce que pourrait être une société communiste que par la négation : une société
sans classes,
sans propriété privée, mais
avec quoi ? C'est ceux qui la feront qui le détermineront. Rien d'avancé sinon des considérations en effet très vagues sur la libération individuelle)
Mais enfin, il reste l'idée que pour Tonton Karl la libération individuelle des prolétaires (vus comme classe seulement dans le sens où ils ont des intérêts communs, parce que si de nombreux structuralistes étaient marxiens, Marx n'a jamais été structuraliste) et le travail pour soi-même et dans lequel on se reconnaît soi-même.
Pour le développement, c'est une erreur de ma part : le mot qu'on lit dans les traductions est déploiement du potentiel, aucune idée de la V.O.
J'ai à la maison des notes de vieux cours avec des citations plus précises que je pourrais te refiler ce soir.
En attendant j'ai ça, mais je te trouverai celle où il parle du déploiement du potentiel de chaque individu.
« En effet, dès l'instant où le travail commence à être réparti, chacun a une sphère d'activité exclusive et déterminée qui lui est imposée et dont il ne peut sortir; il est chasseur, pêcheur ou berger ou critique critique, et il doit le demeurer s'il ne veut pas perdre ses moyens d'existence; tandis que dans la société communiste, où chacun n'a pas une sphère d'activité exclusive, mais peut se perfectionner dans la branche qui lui plaît, la société réglemente la production générale ce qui crée pour moi la possibilité de faire aujourd'hui telle chose, demain telle autre, de chasser le matin, de pêcher l'après-midi, de pratiquer l'élevage le soir, de faire de la critique après le repas, selon mon bon plaisir, sans jamais devenir chasseur, pêcheur ou critique. »
Sur le fait que l'individualisme soit un truc creux que tout le monde s'approprierait, je suis pas sûr. Pour commencer, quand je dis que l'idée est autant chère aux libéraux qu'aux communistes, je parle des premiers libéraux, qui essayaient de penser sincèrement la libération de l'individu.
J'aime être la bonne personne au mauvais endroit et la mauvaise personne au bon endroit.