Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
Modérateurs : hsdcdb, Aragathis
- Battologio
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Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
J'aime à voir les astres tomber
Et le sang couler en silence
Par un météore aveuglé
Lune aux éclats d'obscurité
La vie la mort et le silence
Hachés tordus violés crevés
Ne pardonnez pas leurs offenses
La vie la mort et le silence
Et les yeux d'azur aveuglés
Soleil blanc terre brune errance
Avance roue de destinée
Céleste appel au feu des lances
Le sang va couler en silence
Ne pardonnez pas leurs offenses
Aux yeux de vice et de pitié
Et le sang couler en silence
Par un météore aveuglé
Lune aux éclats d'obscurité
La vie la mort et le silence
Hachés tordus violés crevés
Ne pardonnez pas leurs offenses
La vie la mort et le silence
Et les yeux d'azur aveuglés
Soleil blanc terre brune errance
Avance roue de destinée
Céleste appel au feu des lances
Le sang va couler en silence
Ne pardonnez pas leurs offenses
Aux yeux de vice et de pitié
"Le savoir, n'est-ce pas, est un bien précieux. Trop précieux pour ne pas être partagé !" (Battologio d'Epanalepse, VII, 14, 5)
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Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
Oui je me suis dit que j'en avais marre, que je voulais changer... après le changement n'est pas forcément un bien en soi.
"Le savoir, n'est-ce pas, est un bien précieux. Trop précieux pour ne pas être partagé !" (Battologio d'Epanalepse, VII, 14, 5)
Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
c'est a la fois sombre imagé et chantant, ça me plait! 

i por vida del rey! sous ce loup...
...c'est le renard!
...c'est le renard!
Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
Je commence ce post par ce que j'aurais dû faire depuis longtemps : dire à Batto que j'ai beaucoup aimé son poème, vraiment ; car c'est être ingrat que de réclamer du feedback de la part des autres et puis de se taire quand il faut apprécier les autres.
Et puis voici ceci, ça me convainc qu'à moitié formellement parlant, mais bon, il reste le fond :
La sagesse ne se trouve pas dans les papillotes…
La sagesse on ne la trouvera plus
Plus maintenant que les poètes et les aphoristes ont fait explosé leur langue
Les papilles éparpillées et poétisées dans de curieux assemblages
La curiosité n’est-ce pas la seule chose que recherche Dieu
Encore une fausseté oubliez-moi ne m’écoutez pas ne suivez pas Hugo
Méfiez-vous de la lumière électrique du poète
Méfiez-vous des dire des philosophes ils sont fous
Fous de vouloir rassembler le puzzle
Nous l’avons disloqué et il n’y a plus rien à dire
Ou plutôt tout
On peut tout dire tout
Si bien que tout le monde a raison et tout le monde a tort
Même le sceptique
Et puis voici ceci, ça me convainc qu'à moitié formellement parlant, mais bon, il reste le fond :
La sagesse ne se trouve pas dans les papillotes…
La sagesse on ne la trouvera plus
Plus maintenant que les poètes et les aphoristes ont fait explosé leur langue
Les papilles éparpillées et poétisées dans de curieux assemblages
La curiosité n’est-ce pas la seule chose que recherche Dieu
Encore une fausseté oubliez-moi ne m’écoutez pas ne suivez pas Hugo
Méfiez-vous de la lumière électrique du poète
Méfiez-vous des dire des philosophes ils sont fous
Fous de vouloir rassembler le puzzle
Nous l’avons disloqué et il n’y a plus rien à dire
Ou plutôt tout
On peut tout dire tout
Si bien que tout le monde a raison et tout le monde a tort
Même le sceptique
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Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
Merci Yelti ! Recherche de feedback, ô quête existentielle...
J'aime bien le début de celui-là, surtout "Plus maintenant que les poètes et les aphoristes ont fait explosé leur langue". Phrase superbe. Même dans l'ensemble je le trouve vraiment bien, il a un côté un peu brouillon, un peu idées jetées sur le papier qui s'avère vraiment convaincant. A la limite la fin est un peu décevante, un peu facile en tout cas.
J'aime bien le début de celui-là, surtout "Plus maintenant que les poètes et les aphoristes ont fait explosé leur langue". Phrase superbe. Même dans l'ensemble je le trouve vraiment bien, il a un côté un peu brouillon, un peu idées jetées sur le papier qui s'avère vraiment convaincant. A la limite la fin est un peu décevante, un peu facile en tout cas.
"Le savoir, n'est-ce pas, est un bien précieux. Trop précieux pour ne pas être partagé !" (Battologio d'Epanalepse, VII, 14, 5)
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Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
Bref message pour dire à Batto que j'ai beaucoup apprécié son poème ; le rythme méthodique et lent colle très bien (à mon pauvre sens) au fond raconté.
J'aimerais commenter celui de Yelti, mais malheureusement mes pitoyables connaissances en vers libres ne me le permettent pas...
J'aimerais commenter celui de Yelti, mais malheureusement mes pitoyables connaissances en vers libres ne me le permettent pas...

- Battologio
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Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
Merci à tous, n'en jetez plus 8-P
En attendant, en v'la toujours un autre, un peu plus dans ma veine habituelle mais pas tout à fait :
En mer
Trop souvent j'ai brûlé ma peau
Sous le feu trop blanc des étoiles
Hanté par le spectre des voiles
Et le glissement noir de l'eau.
J'ai gonflé le flot insolent
Du sang de mon coeur arraché
En un sanglot pourpre écoulé
Sous la lune aux reflets d'argent
Et j'ai chanté les chants maudits
Chanté son nom et son visage
J'ai souillé les vents de ma rage
Et de tous les mots qu'elle m'a dits.
Je vais me perdre ce matin
Dans le tombeau gris des marées,
Fait de larmes entrelacées,
Aussi profond que mon chagrin
Je ne la retrouverai pas
J'ai brûlé avant de partir
L'espoir au feu du souvenir
En écoutant sonner le glas.
En attendant, en v'la toujours un autre, un peu plus dans ma veine habituelle mais pas tout à fait :
En mer
Trop souvent j'ai brûlé ma peau
Sous le feu trop blanc des étoiles
Hanté par le spectre des voiles
Et le glissement noir de l'eau.
J'ai gonflé le flot insolent
Du sang de mon coeur arraché
En un sanglot pourpre écoulé
Sous la lune aux reflets d'argent
Et j'ai chanté les chants maudits
Chanté son nom et son visage
J'ai souillé les vents de ma rage
Et de tous les mots qu'elle m'a dits.
Je vais me perdre ce matin
Dans le tombeau gris des marées,
Fait de larmes entrelacées,
Aussi profond que mon chagrin
Je ne la retrouverai pas
J'ai brûlé avant de partir
L'espoir au feu du souvenir
En écoutant sonner le glas.
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Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
J'aime bien, mais je trouve que les premiers quatrains apellent une chute que le dernier n'apporte pas vraiment 

- Battologio
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Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
Ben se jeter à l'eau je sais pas ce qu'il te faut comme chute !^^ (la sortie c'est par là ? merci)
"Le savoir, n'est-ce pas, est un bien précieux. Trop précieux pour ne pas être partagé !" (Battologio d'Epanalepse, VII, 14, 5)
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Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
Un jeu de mot aussi drôle que ton "jambon" d'àcôté...
Bon, tous ces textes me donnent envie de participer aussi. Voici donc mes premiers poèmes. Vous m'excuserez, j'ai pas mal de difficult"és avec la métrique (notamment la césure à l'hémistiche)
Emphase à la française
(triptyque)
Tout à l’aube des temps, la Bible en est témoin,
Une seule langue régissait les humains
Ces hommes firent une tour, vous connaissez
La façon dont ce fol projet s’est terminé
A cette langue de géomètres succédèrent
Les mille langues qui peuplent toute la terre
Ces langues modelèrent toutes nos nations
Leur inculquant différentes inclinations
Tout allemand est par sa langue logicien
Si l’on n’est pas chanteur, l’on n’est pas italien
On ne jure que dans les ruines de Numance
La langue des journalistes vit en Albion
Celle des ténors au-delà du Rubicon
Et celle des poètes s’est logée en France
_________________________________________
Il n’y a pas de verbe il n’y a pas d’emphase
Qui ne soit français et qui ne soit gauloise
L’Allemagne se vante de ses musiciens
Mais la France compte encore plus d’écrivains
Las ! Les héritages d’Aragon et Rostand
Se font jetés dans les oubliettes du temps
La langue de Molière s’en va dépérir
Pour le profit du baragouin de Shakespeare
Et pourtant ! Y a-t-il idiome plus propice
Aux assauts d’une plume, à ses artifices ?
Quelle autre langue pour faire des poèmes ?
Langue qui « cher » et « onéreux » différencie
Langue que les migrations ont tant embellie
Langue où d’un « beaucoup » on amoindrit un « je t’aime »
_________________________________________
Les tours s’élèvent et les langues s’unissent
Babel se relève là où le franglais crisse
C’est la plume finale ! pourrait-t-on chanter
Ces quelques vers ne doivent être les derniers
Car si jamais l’alexandrin disparaissait
Hugo dans sa tombe pleurerait son grand niais
Et sur l’autre rive du Styx nous attendraient
Milliers d’ancêtres aux mânes déshonorés
Or Dante parle d’un cercle pour les enfants
Qui bafouent l’héritage de leurs grands parents
Mais pour l’éviter il est encore assez tôt
Dans notre verbe ayons donc de l’acharnement
Au trépas nous pourrons, comme dirait Rostand
Rendre le dernier souffle avec le dernier mot
Nancy, le 22 janvier 2010

Bon, tous ces textes me donnent envie de participer aussi. Voici donc mes premiers poèmes. Vous m'excuserez, j'ai pas mal de difficult"és avec la métrique (notamment la césure à l'hémistiche)
Emphase à la française
(triptyque)
Tout à l’aube des temps, la Bible en est témoin,
Une seule langue régissait les humains
Ces hommes firent une tour, vous connaissez
La façon dont ce fol projet s’est terminé
A cette langue de géomètres succédèrent
Les mille langues qui peuplent toute la terre
Ces langues modelèrent toutes nos nations
Leur inculquant différentes inclinations
Tout allemand est par sa langue logicien
Si l’on n’est pas chanteur, l’on n’est pas italien
On ne jure que dans les ruines de Numance
La langue des journalistes vit en Albion
Celle des ténors au-delà du Rubicon
Et celle des poètes s’est logée en France
_________________________________________
Il n’y a pas de verbe il n’y a pas d’emphase
Qui ne soit français et qui ne soit gauloise
L’Allemagne se vante de ses musiciens
Mais la France compte encore plus d’écrivains
Las ! Les héritages d’Aragon et Rostand
Se font jetés dans les oubliettes du temps
La langue de Molière s’en va dépérir
Pour le profit du baragouin de Shakespeare
Et pourtant ! Y a-t-il idiome plus propice
Aux assauts d’une plume, à ses artifices ?
Quelle autre langue pour faire des poèmes ?
Langue qui « cher » et « onéreux » différencie
Langue que les migrations ont tant embellie
Langue où d’un « beaucoup » on amoindrit un « je t’aime »
_________________________________________
Les tours s’élèvent et les langues s’unissent
Babel se relève là où le franglais crisse
C’est la plume finale ! pourrait-t-on chanter
Ces quelques vers ne doivent être les derniers
Car si jamais l’alexandrin disparaissait
Hugo dans sa tombe pleurerait son grand niais
Et sur l’autre rive du Styx nous attendraient
Milliers d’ancêtres aux mânes déshonorés
Or Dante parle d’un cercle pour les enfants
Qui bafouent l’héritage de leurs grands parents
Mais pour l’éviter il est encore assez tôt
Dans notre verbe ayons donc de l’acharnement
Au trépas nous pourrons, comme dirait Rostand
Rendre le dernier souffle avec le dernier mot
Nancy, le 22 janvier 2010
Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
Arriver en week-end et lire, coup sur coup, des poèmes pareils, il y a là de quoi rendre joyeux un mort.
Ainsi parlait Aragathis.
Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
Bouh, le poème jugé sur le critère du respect des règles !
Ainsi parlait Aragathis.
Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
C'est vrai, la quasi totalité de mes rêves sont en alexandrins, et la majorité est même en quatrains. J'aime bien cette forme, son rythme me plaît beaucoup.
Ainsi parlait Aragathis.
Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
Pas trop compris ton poème Boone.
Celui de Batto n'est pas bateau et plutôt beau.
"La mer, sans nos marins,
T'es rien que d'l'eau..."
(Les Têtes raides)
Du reste, "règle" est donc du masculin ?
Et puisqu'on me prend pour un anarcho, voici du classico, tiens :
Je marchais depuis peu dans une direction
Certainement mauvaise. Aujourd’hui, si la neige
Couvrait mes pas, si foulant la poudre, d’un beige
Sale elle se teintait : tu aurais eu raison.
Aujourd’hui, doucement, s’amoncèle la neige
Qui subrepticement, là… se dépose au fond
Des ornières sans forme. Oui tu avais raison :
« Regarde la beauté de l’immensité grège. »
Cependant, je ne peux renoncer simplement.
Le chemin est encor. Toujours tu le démens
Et m’en propose un autre : « Ecoute le silence. »
Je renonce à ce rêve idiot, je l’écris ! Mais
Je ne te le dirai : on ne sait jamais…
« Arrêtes-toi, tais-toi. Hume du froid l’essence. »
10 décembre 2008.
J'ai du fouiller loin dans les archives pour en trouver un, sonnet en alexandrins réguliers !
Celui de Batto n'est pas bateau et plutôt beau.
"La mer, sans nos marins,
T'es rien que d'l'eau..."
(Les Têtes raides)
Du reste, "règle" est donc du masculin ?
Et puisqu'on me prend pour un anarcho, voici du classico, tiens :
Je marchais depuis peu dans une direction
Certainement mauvaise. Aujourd’hui, si la neige
Couvrait mes pas, si foulant la poudre, d’un beige
Sale elle se teintait : tu aurais eu raison.
Aujourd’hui, doucement, s’amoncèle la neige
Qui subrepticement, là… se dépose au fond
Des ornières sans forme. Oui tu avais raison :
« Regarde la beauté de l’immensité grège. »
Cependant, je ne peux renoncer simplement.
Le chemin est encor. Toujours tu le démens
Et m’en propose un autre : « Ecoute le silence. »
Je renonce à ce rêve idiot, je l’écris ! Mais
Je ne te le dirai : on ne sait jamais…
« Arrêtes-toi, tais-toi. Hume du froid l’essence. »
10 décembre 2008.
J'ai du fouiller loin dans les archives pour en trouver un, sonnet en alexandrins réguliers !
- Battologio
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Re: Au Chat Rimaillant (Proses et vers pour l'Univers)
...exceptés la césure à l'hémistiche et l'avant-dernier vers auquel il semble manquer un peton. Mais joli néanmoins. Moi j'aime celui de Boney, de fait on ne "comprend" pas forcément, mais ça évoque, ça roule et ça chante, ça entrechoque des images et des idées avec talent. La compréhension qu'on en a ne peut être la mesure d'un texte poétique.
Je suis par ailleurs d'accord avec tout ce que dit Mylord Captain dans le débat sur la métrique.
Pour revenir à mon malheureux marin, personnellement j'en aime les quatrains individuellement mais peut-être le tout manque-t-il un peu d'unité...
@Poupi : pas mal du tout, et j'aime assez l'idée. De fait, en retravaillant les vers pour placer la césure au milieu (je ne crois pas que ce soit obligatoire pour faire un alexandrin reconnu mais à moins de réussir de vrais rythmes ternaires ça me parait incontournable) ce sera tout à fait bon.
Je suis par ailleurs d'accord avec tout ce que dit Mylord Captain dans le débat sur la métrique.
Pour revenir à mon malheureux marin, personnellement j'en aime les quatrains individuellement mais peut-être le tout manque-t-il un peu d'unité...
@Poupi : pas mal du tout, et j'aime assez l'idée. De fait, en retravaillant les vers pour placer la césure au milieu (je ne crois pas que ce soit obligatoire pour faire un alexandrin reconnu mais à moins de réussir de vrais rythmes ternaires ça me parait incontournable) ce sera tout à fait bon.
"Le savoir, n'est-ce pas, est un bien précieux. Trop précieux pour ne pas être partagé !" (Battologio d'Epanalepse, VII, 14, 5)