Les Dessins et Illustrations de Jean-Luc Masbou
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Biographie
Jean-Luc Masbou, né le 14 mars 1963 à Figeac dans le Lot, découvre très vite sa vocation.
Quand on lui demande, en classe de CM1, à quoi il se destine, sa réponse est sans équivoque : il sera auteur de bande dessinée.
Il en est fermement convaincu depuis que, bercé par la lecture de Pif et Pilote, il est tombé en admiration devant une case des 7 voyages de Lone Sloane, représentant un guerrier bardé d’armes.
Elève peu assidu au collège, il commence cependant par faire un BEP d’électromécanicien, avant de s’inscrire aux Beaux-Arts de Pau puis d’Angoulême.
Passionné d’héroïc-fantasy et fasciné par les œuvres de Frazetta, Lee, et surtout Brian Froud, il se destine d’abord à l’illustration, mais réalise vite qu’il préfère raconter des histoires.
Il s’oriente donc vers la BD, et après un premier projet dont il a honte et ne souhaite plus parler, publie ses premières pages dans Les Enfants du Nil.
Il propose ensuite diverses histoires en tant qu’auteur complet, mais devant son manque de succès auprès des éditeurs, s’oriente vers le dessin animé.
Voulant néanmoins persévérer dans la bande dessinée, il décide alors de s’associer avec Alain Ayroles, rencontré aux Beaux-Arts, pour réaliser De Cape et de Crocs, série qui se situe dans l’univers de Contes et Racontars, le jeu de rôles qu’ils ont créé ensemble.
Ils sont en effet tous deux passionnés par les contes de fées, qui leur permettent de laisser libre cours à leur imagination débridée et à leur sens de la démesure.
Jean-Luc Masbou peut ainsi retranscrire sa passion pour les grands espaces et l’Aventure, lui qui a tant aimé au cinéma Star Wars, Highlander, Conan le barbare, les films de cape et d’épée avec Jean Marais et... Princess Bride, influence majeure de De Cape et de Crocs.
Jean-Luc Masbou est aussi le scénariste de L’Ombre de l’échafaud (3 tomes chez Delcourt dessinés par Cerqueira), de l'Empire Céleste (2 tomes chez Delcourt dessinés par Minh Tanh) et de Monster Club dessiné par Faw.
En 2020, Jean-Luc Masbou signe Le Baron, une adaptation des aventures du baron de Münchhausen.
Entretiens
- Entretien avec les auteurs (Jean-Luc Masbou et Alain Ayroles) réalisé en 2009 :
- Extraits de l'interview réalisée pour la collection "Genèse" le 28/10/1998 par BD Motion :
- Quels conseils donneriez vous à un jeune dessinateur ?
De ne jamais se décourager ! Il va forcément se prendre des claques par les éditeurs, des critiques qui ne font pas toujours plaisir, mais qui sont dans la plupart des cas assez justes et qui doivent être prises en compte pour que le boulot évolue. C’est surtout ça: être vraiment motivé et ne jamais baisser les bras.
- Quelles sont vos relations avec vos lecteurs ?
C’est généralement assez court... J’aimerais bien que ce soit un peu plus long: plus de discussions ! La bande dessinée est un travail de l’ombre: tu es chez toi pendant un an pour faire un album et tu ne connais pas ceux qui vont le lire, si ils vont l’aimer... Tu as envie d'être un peu applaudi... Quand je vais dans un salon, c’est pour rencontrer les lecteurs et pour qu’ils discutent avec moi. Ils me posent souvent dix fois la même question, mais bon, ça ne me dérange pas de répondre... Et puis de temps en temps, pendant une seance de dédicace, tu as la chance de rencontrer quelqu’un de vraiment enthousiaste qui a aimé vivement ce que tu as fait, qui sait te le dire et qui a envie de discuter avec toi. C’est parfois un peu gênant, car tu ne peux plus dessiner, et dans la file d’attente cela nuit à tous ceux qui aimeraient bien que ça aille un peu plus vite pour avoir leur dessin. Mais généralement les gens qui attendent ne sont pas déçus de t’entendre.
- Comment avez vous décroché votre premier contrat ?
Heu... Je me souviens: en soudoyant....avec un chèque de 500 dollars (rires). Mon premier contrat, c'est en ayant un bon scénariste avec moi (qui est un copain). En fait, il y a un moment magique: l'instant où l’éditeur dit d’accord et sort le contrat.
- Vous êtes libraire, comment vantez vous votre dernière création ?
Heu...c’est un très bon scénario avec un superbe dessin (rires). Si vous aimez les histoires de pirates, les histoires de chasse aux trésors et les contes de fée, achetez le c’est génial. Et si jamais ça ne vous plait pas, ramenez le moi on l’échangera contre le dernier BILAL... Oui, il y a un libraire que j'ai rencontré qui fait cela et généralement le client ne le ramène pas. C'est que ça doit être une bonne série !
- Votre consécration ?
Tatadam..elle a déjà eu lieu ! Pour moi le but du jeu, c’était de dessiner et de rencontrer quelqu’un qui me dise: "ce que tu fais c’est chouette, ça me fait rêver, ça m’a fait vraiment voyager !". Et bien à cet instant, je suis le plus heureux des hommes... La consécration n’est pas forcément d'être reconnu par un jury qui donne un prix ou par le milieu de la bande dessinée.
- Au niveau professionnel, votre plus grande qualité ?
Je crois que c’est d’essayer de montrer des ambiances colorées qui fassent vraiment entrer le lecteur dans le dessin. Cest ce qui m’importe le plus, et je mets un point d’honneur sur la qualité de la couleur. J’aimerais que le lecteur arrive presque à sentir les odeurs d’embruns, entendre le cris des mouettes, le bruit des vagues... Et bien là,je crois que j’aurais réussi.
- Au niveau professionnel, votre plus gros défaut ?
C’est de passer beaucoup de temps sur les premières pages et après d’être un peu coincé pour la fin etd’être obligé d’aller un peu trop vite. Enfin bref, de jouer un peu trop à la playstation au début de l’album (rires).
- L’avenir ?
On verra... J’ai horreur de penser à ce que je pourrais être dans dix ans. On voit ça au fur et à mesure. J’essaye de réaliser mes rêves et si jamais je n’y arrive pas dans l'immediat, je les repousse à un peu plus tard.
- Vos souhaits ?
Être riche (rires)... Non, même pas, je m’en fiche. En fait pouvoir continuer à faire ce métier aussi longtemps que possible.
- Si il n’y avait pas la bande dessinée, quel métier feriez vous ?
Un métier d’art de toutes façons. Je ferais de la musique ou quelque chose de mes mains, peut être reprendre l’atelier de mon père qui est ébéniste et fabriquer des meubles, faire de la sculpture sur bois.
- Pourquoi des animaux ?
C’est un peu accidentel. L’idée de raconter et dessiner DE CAPE ET DE CROCS est partie d’un jeu de rôles. L’univers était propice à être mis en bande dessinée. On avait trouvé des caractères complémentaires au loup et au renard, des aventuriers assez hauts en couleur. On a étoffé l’univers de références théâtrales, littéraires et filmographiques. C’est par accident que les deux personnages sont un loup et un renard. Mais à mon avis cela ne gêne pas car cela fait partie de notre imaginaire culturel, comme le chat botté. Finalement, on ne trouve pas bizarre qu'un chat parle, mette des bottes et puis aide son patron à devenir marquis...
- Les romans ou les films de cape et d’épées, vous êtes tombé dedans petit ?
Ha oui, je me rappelle ému (rires): LE MIRACLE DES LOUPS, LE CAPITAINE FRACASSE, LE BOSSU, SCARAMOUCHE et tous ces genres de film, JEAN MARAIS.... Je suis d’une époque où les films d’aventures étaient principalement des films français. Au temps de ces films, qui n’a pas rêvé en voyant JEAN MARAIS sauter du 10 ème étage du LOUVRE sur un cheval sans se faire de mal (rires) ? Se battre comme un forcené, toujours contre le même acteur d’ailleurs: GUY DELORME qui jouait continuellement les méchants avec sa tête de traître typique de cape et d’épées. Je me souviens de sa chute, à la fin d'un duel final, de la tour la plus haute du château de CHAMBORD en hurlant avant de s'écraser... ça,forcément, ça laisse des souvenirs indélébiles.
- Comment se passe, sur une planche, votre collaboration avec ALAIN AYROLES votre scénariste ?
Il est aussi dessinateur, on a la même formation tous les deux: on était aux beaux arts à ANGOULÊME. Par ce fait, on a une formation et de scénariste et de dessinateur. Il dessine très bien et très vite, et non content d’écrire les actions, il les met en pages aussi. Finalement, il me mâche quand même beaucoup le travail. Il a un oeil sur mon dessin, il le corrige avec une vision neuve,car on est toujours un peu aveuglé par son propre dessin et j’ai le même oeil sur son scénario et ses découpages. Il y a parfois des idées qu’il n’a pas et que j’ai mais ça arrive quand même assez peu souvent... Bref, cela se passe bien, en fait, on est copain .
- Pour les personnages (beaucoup de fourbes et de méchants) vous prenez les bases de leurs apparences dans la vie réelle ?
En fait non, pas spécialement dans la vie réelle... C’est plutôt jouer, utiliser des clichés du cinéma. Il n’y a pas à tortiller, MENDOSA à une tête de traître de cape et d’épées: c’est GUY DELORME. Lui c’est le méchant type. Après, le vieux sénile est l’avare de MOLIÈRE. Mais ils sont très peu de personnages à être pris dans la réalité... Il y a tout de même PLAISANT, le serviteur d’ANDREO qui est une sorte de mélange de deux personnes que je connais. La gitane est le cliché de la belle femme insoumise, tigresse, alors que ANDREO est le jeune premier un peu couillon qui a une tête de niais tout en restant beau. Il faut que d'entrée de jeu, les personnages portent sur leur physionomie le caractère qu’ils ont, quitte à jouer avec ça, pour retourner la situation. C’est jouer avec les masques: tous ont des masques de théâtre avec lesquels on peut surprendre.
- Un loup, un renard, on peut comprendre. Mais, EUSEBE le lapin ?
(Rires). Lui aussi est né à partir du jeu de rôles. C’est une espèce de personnage secondaire et rigolo. C’est le bouffon de service, celui qui ne demande rien, le comique, le BOURVIL de l’histoire ! On se demande vraiment ce qu’il fait là (rires) accroché à sa rame à coté de grosses brutes. C’est une erreur, le pauvre EUSEBE a été accusé à tort de je ne sais quel méfait et s’est retrouvé aux galères. C’est idiot quoi... Quel juge stupide a pu condamner un lapin aux galères ? (rires)
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