De Cape et de Crocs

Références, figures de style et détails du Tome 1

Acte I

Nous révélons ici les références littéraires, cinématographiques, historiques explicites ou cachées de l'album.
Les détails relevés sont une partie du texte ou du dessin qui sont humoristiques ou remarquables ou qui font un clin d'œil interne à la série.
Enfin nous recensons les figures de style.
Merci aux nombreux contributeurs qui ont enrichi cette page !
Si vous avez remarqué d'autres anecdotes, vous pouvez nous les envoyer pour que nous les ajoutions !

Détails du Tome 1

En couverture :
Il y a de toutes petites inscriptions sur la carte-portulan en arrière-plan : « Turf », « Garulfo », « Maïorana », « Karl Zéro » ou « Dario Moreno ».

Page de garde :
On peut lire ceci : « La Méditerranée en ce temps là », et on remarque qu'en Espagne est représenté Don Quichotte.
Cet indice laisse à penser que l'action se situe début XVIIe siècle.

Page 4 :
On voit case 3 que trois personnes se font baffer : le violonniste car il vient de faire une fausse note à la case précédente, le petit garçon qui demande à manger (case 1) et le jeune homme qui met sa main au derrière de la fille à la case précédente.
On note au passage le parler italien de Plaisant, quand il s'adresse à l'homme qui se fait un barbecue, puis le geste expressif du garçon au moment où Plaisant lui tourne le dos.

Page 5, case 6 :
La cape du bonimenteur est enroulée différemment : elle passe sous l'épaule droite alors qu'elle passait sous la gauche cases 2 et 4, et qu'elle y repasse page 6.

Page 9 :
Les propos échangés entre les gentilshommes et l'armateur : « Etes-vous prêts spadassins ? - Nos pattes ne trembleront pas ! » produisent un effet de miroir avec ceux des comédiens de la page 1.
Le lecteur a ainsi par cet écho, le sentiment de rentrer dans une pièce de théâtre (ceci étant renforcé par le fait que chaque tome est assimilé à un acte).

Page 9, case 8 :
Don Lope et Armand ne sont pas seuls à se cacher à cet endroit : une petite moule aux yeux tout mignons leur tient compagnie...

Page 10, case 6 :
La porte d'entrée de la maison de Saltiel Ben Bezalel est ornée de deux symboles mystiques : l'œil dans le triangle, au-dessus du heurtoir à tête de lion, et l'œil au centre de la croix , en-dessous du heurtoir.
Ces symboles sont liés à l'étude de la Kabbale, dont Saltiel Ben Bezalel est un spécialiste.

Page 10, dernière case et page 11, première case :
En symétrie, Raïs Kader frappe à la porte et Armand en ouvre une autre.

Page 11 et page 12 :
Poursuite de la symétrie, Armand fait remarquer que Don Lope ne tient pas la porte et Raïs Kader apparaît devant une autre porte.

Page 12, cases 4 et 6 :
Le poignard a-t-il raccourci ? La ceinture de tissu s'est-elle élargie ? Quoi qu'il en soit, on ne voit plus la pointe du poignard à la ceinture du raïs.
Mais elle réapparaît page 15, case 6.

Page 13, case 1 :
On voit que les espèces de petits "êtres racines" se dirigent en procession vers le chaudron ce qui intrigue particulièrement le chat (case 3).
On les retrouve page 15 à la case 4 alors qu'ils essayent de gravir une pile de livres non sans difficultés...

Page 14 :
Un Turc essaie, avec une application poussée, d'introduire une balle dans son arme, laquelle balle lui échappe des mains à cause de Maupertuis à la case 1 ; mais il finit enfin par réussir son opération à la case 6, pour autant, il est toujours en retard par rapport aux autres.

Page 18, case 1 :
On lit « très vraissemblablement »… Hélas ! L'adverbe ne souffre point 2 s, un seul le contente.

Page 18, Dernière case :
La façade ne présente pas de porte, alors qu'on en voit une à la case 3 de la page suivante.

Page 20, case 1 :
L'ours semble avoir pris les devants dans la partie de dés !
L'aubergiste s'emporte… contre un ivrogne, semble-t-il.

Page 21, case 1 :
Armand joue de la guitare avec un jambon, à l'image du Bohémien qui en joue vraiment derrière lui !
La similitude va jusque dans le pied/la patte gauche, respectivement sur un tabouret/une bouteille de vin.
Et on peut remarquer une petite erreur de Masbou : Hermine porte un anneau à la cheville droite, mais ne l'a plus dans cette case.

Page 21, case 3 :
Observez le « Pop ! » de la bouteille que débouche Armand.

Page 22, case 1 :
On voit l'ours de la troupe des saltimbanques essayer de consoler Hermine, sans succès.

Page 23, case 3 :
Armand crève l'œil droit d'un spadassin et celui-ci se tient l'œil gauche à la case d'après... Sur la page suivante il se tient l'œil droit, comme attendu.

Pages 23 et 24 :
Andréo et ses amis ont des réflexions qui se suivent de case en case au fur et à mesure qu'ils sont vaincus par Don Lope et Armand : « Mon œil ! Je suis borgne ! », puis page 24, « Mes yeux ! Je suis aveugle ! », « Mon ventre ! Je suis éventré ! », « Mon nez ! Je suis mordu ! », « Mon cœur ! Je suis mort ! » (à rapprocher des vers finaux d'Armand prononcés dans cette même case et qui font jouer l'ambiguité sur "toucher au cœur" ? : « Pour succomber enfin aux mortelles blessures, Qu'à mon cœur a portées votre regard si pur. »), et enfin Andréo : « Mes hommes ! Je suis seul ! ».

Page 24, case 3 :
Entre la troisième et la quatrième case, l'épée de Maupertuis et celle de son adversaire inversent leurs positions respectives.

Page 25 :
Andréo Spilorcio puis Don Lope en appellent au guet, alors que de jour, la troupe d'hommes en charge de la sécurité d'une ville s'appelle la garde (le guet, ce n'est que la nuit).
Comme il fait jour au moment de l'action, le terme approprié aurait été "garde".

Page 25, case 5 :
Les broderies d'or qui parent la veste du raïs Kader semblent s'être décousues.
Leur présence sera aléatoire aussi durant tout l'abordage.

Page 28 et 29 :
On retrouve le pigeon dans les deux cases qui lient encore Kader et nos deux héros !

Page 30 :
On peut voir sur la carte le dessin du monstre marin qui a empalé le Hollandais Volant, ainsi qu'un poulpe, annonciateur d'une rencontre à venir.
Les terres à l'Est portent des textes écrits en cunéiforme, ainsi que le parchemin du Raïs Kader déchiffré par Saltiel Ben Bezalel.

Page 31 :
Cénile Spilorcio a retrouvé sa prémolaire supérieure manquante !
Elle est en effet dessinée en case 6, alors que dès la page 19 case 6, elle était absente, ce que confirme la case 7 de la page 31, où l'on voit un trou noir dans sa dentition.

Page 32 :
La balance de la justice représentée sur le pupitre du juge arbore un inhabituel doigt pointé vers le juge, semblant dire au lecteur (et aux accusés) "La justice, c'est lui !".
Sur les papiers du juge on peut lire « lisez Garulfo », mais aussi, en dessous, « message caché - Turf », et , en partie masqués, « Maïorana », « Mazan ».
Si on se précipite sur le tome 2 de La Nef des fous (Pluvior 627) à la page 26, on découvre en bas de la page, sur les chapeaux des ministres en prison : « le message caché est ici »...
Sur le papier de droite on devine « Lisez aussi [l'o]riginal [c'est] bien », tandis que sur le papier à l'extrême gauche on découvre : « [Guy] Delcourt [est] gentil » !
Lope est semble-t-il considéré comme plus dangereux que Armand, puisqu'il a les pattes antérieures enchaînées (cases 2 et 3)... À moins qu'il ne se soit distingué pendant sa captivité par sa proverbiale impulsivité !
Enfin, on voit dans la case suivante que le garde de gauche se souffle sur le doigt que Don Lope ou Armand, certainement, vient de mordre, en arrachant le gant.

Page 33 :
Le galérien assis devant Don Lope a une belle barbe dans la case 1, alors qu'en case 7 il est rasé. À la page 37 (case 3) et à la page 39 (case 8), il n'a toujours plus de barbe.

Page 35 :
Dans les cases 1 et 2 on voit clairement les transformations physiques opérées sur les spadassins après leur affrontement avec Lope et Armand des pages 22 à 24... l'un a un cache-nez en cuir, le borgne un bandeau sur l'œil crevé, et (plus drôle) celui qui hurlait « Mes yeux ! Je suis aveugle ! » a percé son chapeau de deux trous...

Page 37 :
On peut remarquer que tous les galériens, lorsqu'ils rament, semblent être obligés par le garde-chiourme de tenir entre leurs dents le collier qu'ils ont autour du cou (pour repérer ceux qui parlent ? ceux qui s'endorment ? ceux qui meurent ? pour éviter de se casser les dents ?).
Armand l'a d'ailleurs lâché case 3, sans doute à cause de ses échanges verbaux avec Lope (qui lui, plus habile, l'a conservé).
On voit également Eusèbe, de dessus, se faire voler sa ration de soupe par le galérien vindicatif.

Page 38 :
Un canon est présent à la case 6, au troisième rang à gauche si on regarde depuis l'arrière du bateau. Il est présent page 40, case 3.
Il a par contre visiblement été démonté et rangé par la chiourme ou par les marins turcs page 42, dernière case.

Page 39 :
Où l'on voit Eusèbe attaché au mât par les oreilles valser sur la cadence d'éperonnage...

Page 39, case 4 :
Le troisième compagnon d'infortune de Lope et Armand n'a pas du tout l'air d'accord avec eux pour mourir avec panache !

Page 39, case 7 :
On peut voir le look "hard rock" du joueur de tambour à sa coupe de cheveux et ses bracelets cloutés.

Page 40 :
Vu la forme du sabre du Raïs Kader en case 3, on se demande bien comment il a pu le sortir de son fourreau en case 2...

Pages 40 et 41 :
Les broderies de la veste du raïs sont différentes sur l'une et l'autre planche. Les mêmes différences sont visibles page 45, entre les cases 7 et 8.

Page 41, case 1 :
Encore Eusèbe qui est libéré de son entrave par un providentiel boulet turc !
On le revoit case suivante qui tente d'approcher sans se faire voir le banc de Lope et Armand.

Page 42 :
Le soldat qui essaie de tirer sur Armand en case 2 repère dès la case 1 que Lope a été libéré par Eusèbe.
On voit en case 2 Eusèbe qui alerte Don Lope de l'imminent danger.
Sitôt libéré, Lope se frotte le poignet droit, comme si des fers l'enserraient précédemment. Or les galériens ne sont attachés qu'aux chevilles.

Page 42, case 6 :
En haut à gauche de la case, on voit Youssouf, à la barre, atteint à la poitrine. On voit une silhouette étendue au même endroit page 46 ; il y a ensuite confirmation de la mort de Youssouf page 47.

Toujours sur cette case, un soldat, en bas à droite, repère Armand et Lope qui se joignent aux combats. Un Turc sur le château avant (en haut à droite) esquive par un saut magistral un coup d'épée. Cet exploit acrobatique est aussi réussi par un de ces compères, qui plonge du bateau turc à la galère en haut (centre-gauche) de la même case.

Page 43, case 1 :
Don Lope récupère l'épée d'un garde en le faisant tomber. Pour ce faire, il lui marche sur le pied pour le déséquilibrer.

Page 43 :
Après le saut d'Armand par-dessus les soldats, Lope détourne leur attention d'Armand en grognant (case 2). Cela semble être particulièrement efficace, car de derrière Armand, on les retrouve acculés, au-niveau de Mendoza (case 3).
De plus, on ne peut qu'admirer la parfaite réalisation d'une fente d'escrime par Don Lope en case 3 : bras droit tendu, jambe avant pliée en angle droit, jambre arrière tendue, et bras gauche dans le dos (comme c'était la mode de l'escrime de l'époque - aujourd'hui l'académisme ferait relever ce bras en l'air).

Page 45 :
Toujours Eusèbe, dont on voit les oreilles dans la première case, et qui est en train d'ouvrir les chaînes d'un rameur incrédule...

Page 46 :
Le galérien qui porte Eusèbe lors de la révolte est le même qui le martyrisait peu avant p.37 (il porte une rose tatouée sur l'épaule gauche) !
Le galérien mord toujours son collier, mais il est ici utilisé comme mors pour les rênes que tient Eusèbe d'une main, en fier cavalier.
Une belle symbolique, puisque c'est Eusèbe qui a désormais pris la tête de la chiourme.

Page 46, dernière case :
On peut voir à gauche un squale qui ne va pas tarder à faire bombance !

Page 47 :
Les galériens qui se disputent à propos de la direction à prendre ont du coup des rames nettement moins en ordre que lorsqu'ils étaient soumis au garde-chiourme.
De plus, on peut noter le jeu de mot "Napoli !", "Tripoli !", ("Ta gueule !"), "Malpoli !", qui ne tient qu'à l'étymologie : "polis" voulant dire cité en Grec.
Les Espagnols vaincus sont remis à la mer, entassés sur un unique et ridiculement petit canot de sauvetage.
Leur disposition est une allusion flagrante au tableau de Géricault, "Le Radeau de la Méduse" (1849).
Même case, on voit que le joueur de Tambour casse légèrement les pieds et oreilles de son voisin de gauche (qui en perd d'ailleurs son casque.)
On remarque aussi que le squale déjà visible page 46, case 7 suit l'embarcation.

Page 47, case 3 :
Armand tient fermement dans sa main gauche la pierre de lune que lui a donnée Séléné, et qui brille de son étrange éclat vert.

Page 47, case 5 :
La main droite du raïs Kader s'orne de deux grosses bagues, qui ont disparu à la case 1 de la page 48. Ces bagues étaient déjà aux doigts du raïs à la page 40, case 2, mais leur ordre sur les doigts n'était pas le même. Les bagues disparaissaient déjà à la page 44, cases 1 et 3 pour réapparaître page 45, case 7.

Page 48 :
Dans la première case, on voit Eusèbe qui est descendu de sa vigie pour regarder (très acrobatiquement d'ailleurs ! Aurait-il été marin ?) depuis le pont... Pour bien y voir, il aurait mieux fait de rester en haut !
Il semble que dans toute cette planche, don Lope se soit rasé la moustache !

Références du Tome 1

Pages 3 et 4 :
Référence directe à Molière, le texte emprunté aux Fourberies de Scapin est retranscrit dans des cases rectangulaires.

Pages 5 et 6 :
Mise en abyme référentielle avec le texte emprunté à la fable du Le loup et l'agneau de La Fontaine qui est réfléchie par l'apparition d'animaux (loup/renard) qui sont doués de raison comme dans les fables.
On peut relever la belle ambiguïté dans les paroles de Don Lope : « Cela dit compadre, la petite agnelle... Je la croquerais bien ! »

Page 8, case 4 :
Référence à Molière quand le renard dit « Mais que diable allait-il faire dans cette chébèque ? ».

Page 8, case 6 :
Les noms de Lope et Armand sont inspirés du Roman de Renart.

Page 9 :
Lorsque Lope et Armand se préparent à attaquer la chébèque, les gros plans des torses, la pose du maquillage noir sous les yeux et le « clic clac » des boucles de ceinturon et des armes rappellent la scène où John Rambo se prépare à sa mission dans Rambo II.

Page 10, case 3 :
Sur la chébèque, les deux "gros bras" qui philosophent rappellent "Les routiers" (sketch de Jean Yanne avec Paul Mercey).

Page 12, case 2 :
Le Raïs Kader évoque l'Empire Ottoman en parlant de la Sublime Porte, lorsqu'il envoie son éloge à Saltiel Ben Bezalel : « Toi dont la réputation d'incommensurable érudit a franchi la Sublime Porte ! ».
Ce surnom du gouvernement de l'Empire Ottoman vient du nom de la porte d'honneur monumentale du Grand Vizirat à Istanbul, siège du gouvernement du Sultan.

Page 13, case 1 :
Les espèces de petits "êtres racines" qui se dirigent en procession sont une allusion au jeu vidéo des Lemmings : les créatures n'ont ni la salopette, ni les cheveux verts, mais on reconnaît le style de la porte et le cri caractéristique (« Oh nooooooooooooo »).

Saltiel Ben Bezalel parle du parchemin du Raïs Kader : « Du Cananéen ! Des mots disparus avec la chute d'Akkad et l'invasion Hyksos ! ».
Les Cananéens sont un peuple sémite, qui vivait dans l'actuel Proche-Orient.
Akkad est une ville de l'ancienne Mésopotamie. Elle était sans doute située près de Babylone. Le site archéologique n'a toujours pas été identifié.
On notera toutefois une légère incohérence temporelle puisque des écrits de l'époque d'Akkad seraient en cunéiforme, sur des tablettes d'argile.
Une version sur parchemin (celle du Raïs Kader) serait donc une copie (ce n'est pas impossible, mais c'est notable).

Page 13, case 5 :
Le doigt de Saltiel Ben Bezalel pointe évidemment vers la Lune représentée sur sa carte astronomique, alors qu'il parle de la Pierre de Tânit, chue de l'astre lunaire.
Tânit est une déesse phénicienne, intimement associée au cœur du panthéon phénicien à Astarté (jusqu'à l'assimilation selon les endroits).
Astarté était la déesse phénicienne de la reproduction et de la fécondité, mais aussi de la guerre et de la victoire, ainsi que protectrice des morts, des marins, et protectrice et guérisseuse des malades.
Son culte s'est répandu grâce aux marins phéniciens à Chypre, Malte, en Sicile, en Afrique du Nord (Carthage, actuelle Tunisie), en Égypte, en Grèce, en Étrurie méridionale (Italie du Sud), aux Baléares, en Sardaigne, et jusqu'en Espagne, sur la côte Atlantique, à Cadix (ville fondée par les Phéniciens) !
Elle a été assimilée à Aphrodite en Grèce, à Vénus à Rome, à Isis-Hathor et parfois à Sekhmet-Anat en Égypte, et également à la phénicienne Tânit, qui fut aussi la divinité protectrice de la ville de Carthage (sous le nom de Oum).

Page 14, case 7 :
Lope évoque La Bataille Navale de Lépante (au nord du Péloponnèse) qui opposa en 1571 une éphémère coalition chrétienne aux forces turques jusque là invaincues.
Les flottes chrétiennes en question étant les flottes espagnoles et vénitiennes, Don Lope se trouve être le personnage idéal pour parler de Lépante, compte tenu de son origine et du lieu de l'action !

Page 15, case 4 :
Excédé par Saltiel Ben Bezalel, Raïs Kader lui lance « Cesse tes cabalistiques salamalecs et réponds à mes questions, ô père de l'hermétisme ! »
ici hermétisme est à prendre dans les deux sens !

Page 15, case 6 :
Le poignard du Raïs Kader a appartenu, d'après Saltiel Ben Bezalel, à un personnage réel : « ...ce poignard damasquiné que tu portes à la ceinture appartint jadis au versatile mais docte Grégoire Abû Al-Faraj Ibn Al'-Ibri... ».
Il s'agit d'un érudit syriaque, théologue, poète, maphrien (primat pour les pays de l’Orient), qui a vécu de 1226 à 1286 à Mélitène, et qui est considéré par beaucoup comme le plus grand écrivain de la civilisation syriaque occidentale (on comprend l'appellation "docte" donnée par Saltiel Ben Bezalel).

Page 17, case 6 :
Dans la bouche de Cénile: « Mon fer arvent » réfère à L'Avare de Molière : « N'y a-t-il personne qui veuille me ressusciter, en me rendant mon cher argent, ou en m'apprenant qui l'a pris ? » (Acte IV, scène 7)

Page 20, case 4 :
Hermine se la joue Marilyn Monroe dans le film Sept ans de Réflexion.
Le choix des verbes dans « Danse, belle Hermine ! Danse, roule et tangue ! » est une probable référence aux paroles de la chanson "Danse ma vie" de Claude François.

Page 22 :
On voit monsieur de Maupertuis répliquer à Don Lope les vers du Bourgeois Gentilhomme.

Pages 23 et 26 :
L'action autour d'Armand réunit plusieurs éléments inspirés de Cyrano de Bergerac, avec un duel livré tout en faisant des vers, et un dialogue avec une belle à son balcon.

Page 24 :
Si l'on veut apporter quelques précisions : Cyrano compose une ballade en se battant (le fameux "à la fin de l'envoi, je touche"). Sans aller jusque-là, Armand lui emprunte quelques idées.
Dans les vers qu'il déclame: "Vite, monsieur, une rime en 'oc' [...] J'ai trouvé, il s'agit de 'croc'".
Dans Cyrano : "Il me manque une rime en eutre.... / Vous rompez, plus blanc qu'amidon ? / C'est pour me fournir le mot pleutre !"

Page 26 :
Les propos tenus par Séléné sur son gredin de père adoptif (« Mon tuteur me tient recluse ici… ») rappellent bien sûr un des thèmes récurrents des comédies de Molière.
Plus précisément, l'idée du tuteur lubrique qui cherche à preserver sa pupille "de la concupiscence qui est un vilain mot" est directement dérivée de "l'Ecole des Femmes" où l'on voit par ailleurs le vieillard faire jeter un pavé depuis la fenêtre de la chambre de sa pupille sur son galant (Acte II, scène 5).

Page 31 :
Peut-être que l'on peut rapprocher le nom de Séléné de la mythologie grecque.
Effectivement, fille des Titans Hypérion et Théia et sœur d'Hélios (le Soleil) et d'Éos (l'Aurore), elle est une déesse de la Lune.
Cela expliquerait qu'elle porte dans ce tome un collier avec une pierre de Lune...

Page 34 :
Encore deux références aux Fourberies de Scapin : tout d'abord quand quelqu'un à bord de la galère (sûrement le renard) dit « Que diable venons-nous faire ici ? » ; puis lorsque le valet prend des coups de bâtons (sauf qu'ici les rôles sont inversés par rapport à la pièce : c'est le valet qui déguste au lieu de rouer son maître de coups).

Page 35, case 6 :
Andreo appelle un de ses hommes: "le borgne, le borgne", faisant explicitement référence au film: "La Folie des Grandeurs".

Page 36 :
Andreo se compare à Pâris enlevant Circé (« Tel Pâris épris de la belle Circé, je vous fis enlever... »), alors que dans la légende, c'est Hélène qui a été enlevée (donnant ainsi le prétexte principal à la guerre de Troie).
Circé est la magicienne qui transforma en pourceaux les compagnons d'Ulysse dans son Odyssée, et qui retint (par son charme naturel cette fois) Ulysse un an avec elle.
Le titre de l'opéra de Mozart Cosi fan tutte (« Elles font toutes comme ça », en italien) est placé avec à-propos dans la bouche du valet Plaisant.
« Avise-toi de m'effleurer et tu pourras chanter pour le Pape ! », référence aux castrats, chanteurs de sexe masculin ayant subi la castration avant leur puberté, dans le but de conserver le registre aigu de leur voix enfantine, et qui étaient très en vogue au début du XVIIe, notamment au Vatican, dont les sopranos de la Chapelle pontificale (le Chapelle Sixtine) ne comptent plus que des castrats.

Page 39, case 3 :
Armand propose de mourir "avec panache".
Les derniers mots de Cyrano de Bergerac sont :
"Il y a malgré vous quelque chose
Que j'emporte, [...]
et c'est
[...]
Mon panache".
De même, "La fourrure trouée mais l'honneur intact", réfère à Cyrano :
"Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances.
Je ne m'attife pas ainsi qu'un freluquet,
Mais je suis plus soigné si je suis moins coquet ;
Je ne sortirais pas avec, par négligence,
Un affront pas très bien lavé, la conscience
Jaune encor de sommeil dans le coin de son oeil,
Un honneur chiffonné, des scrupules en deuil."

Page 43 :
Armand évoque la bataille d'Azincourt (1415), célèbre défaite française de la Guerre de Cent Ans, où la cavalerie lourde française, malgré son nombre, fut transpercée par les archers anglais.
Étonnant qu'Armand cite cette bataille en référence pour justifier de l'honneur de sa famille.

Page 44 :
L'alliance du loup espagnol avec les turcs fait référence à la bataille de Lépante page 14 d'où les français étaient absents, François 1er ayant fait alliance avec le sultan turc.
Ici le français invite l'espagnol à s'allier au turc.

"En trois temps je me fends, esquive et rétrograde". Nouvelle référence à la ballade que Cyrano compose en se battant :
"Je quarte du pied, j'escarmouche,
Je coupe, je feinte... "

Page 46 :
Lope félicite Eusèbe de son initiative en le comparant à un "minuscule Hannibal".
Cela réfère bien sûr à Hannibal Barca, le général carthaginois surtout célèbre pour ses éléphants de guerre qu'il mena à travers l'Espagne et les Alpes jusqu'en Italie à l'assaut de l'empire romain.
Au-delà de l'aspect martial, la comparaison est judicieuse puisque la proportion homme sur éléphant est à peu près la même en effet que celle de lapin blanc sur homme...
Après que don Lope s'est aperçu qu'Armand était à terre, il dit : « ! Maldito ! Tu as tué mon plus que frère ! Prépare-toi à mourir ! » ; ce qui est une référence à Princess Bride et à la phrase que répète toujours Inigo Montoya : « Buenos dias, je m'appelle Inigo Montoya. Tu as tué mon père, prépare-toi à mourir ! ».

Page 47 :
Dans la case 1, après leur libération les galériens se disputent pour savoir quelle direction prendre ("En avant les amis ! Cap au Sud !", "Ah non ! Demi-tour ! Vers la Sardaigne !", "Au Levant ! Je suis de Mycènes !"...) ; en effet ils sont tous d'origines différentes... et veulent regagner chacun leur propre contrée.

Figures de style du Tome 1

Pages 5 et 6 :
Cela dit compadre, la petite agnelle... Je la croquerais bien ! (Belle ambiguïté)

Page 15 :
Cesse tes cabalistiques salamalecs et réponds à mes questions, ô père de l'hermétisme ! (ici hermétisme est à prendre dans les deux sens)

Page 16 :
La précieuse roche a voyagé depuis le céleste abîme jusqu'aux abysses d'ici-bas.

Page 17 :
Mon fer Arvent !
Poignarder dans le dos la poitrine d'un homme à genoux !

Page 21 :
Libre de perdre cette liberté ! C'est une antithèse.

Page 25 :
Montre voir ton vilain museau ! (Jolie expression, de la part d'un loup qui s'adresse à un homme)

Page 27 :
Seuls peuvent m'atteindre les traits de Cupi... (don)

Page 31 :
Avant même que le procès ne commence vous aurez déjà des che... poils blancs !

Page 32 :
Silence, chien ! (adressé à Don Lope sur la galère : les deux sens du mot "chien" sont valables !)

Page 39 :
Tirés comme des bêtes sauvages. (Ce qu'ils sont !)

Page 44 :
...Que dirais-tu [...] de repriser par le fer cet accroc à nos principes ? (jolie métaphore filée, si j'ose dire !)

Découvrez les références, figures de style et détails du Tome 2 :

Acte II

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Eusèbe


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