Oui. En fait, je m'inspire de l'empirisme anglais et de Descartes, mais je ne suis disciple ni de l'un ni de l'autre.Mais là tu n'es pas cohérent. La tradition de l'empirisme anglais réfute violemment le cogito cartésien, justement parce qu'il n'a rien d'empirique.
Je garde de l'empirisme son scepticisme vis-à-vis du langage, et je garde de Descartes son primat de la conscience individuelle.
C'est ça.Donc tu as l'expérience d'un "ça pense", de l'esprit comme "théâtre des représentations" (cette formule là est telle quelle chez Hume), mais comme rien d'autre que justement l'enchaînement irraisonné de ces représentations.
Je dis "ça pense", et je fais le pari avec Descartes que ce ça est mon "je".
C'est vrai. Disons que je constate l'intuition du "je", et je fais le pari que cette intuition est juste.premièrement, du fait qu'il y a des pensées, rien ne prouve qu'il y ait un moi unifié, une conscience, une chose qui produise ces pensées.
Mais effectivement, Hume m'assassinerait à coups de machette. M'en fou, moi je l'aime.
Kant faisait de Hume son premier maitre en philosophie, et pourtant, si contre moi Hume emploierait la machette, contre Kant il emploierait le bazooka.
Non, car je n'ai aucune confiance dans mon propre vocabulaire. Je reste nominaliste, je nomme cette chose "conscience" pour des raisons pratiques (c'est plus simple de dire "conscience" que de répéter à chaque foi "ce truc qui pense et que en plus je fais le pari que c'est moi parce que j'en ai l'intuition"). Mais si quelqu'un vient en contestant cette appellation, je lui dirai "d'accord" sans coup férir, car je n'y tiens pas du tout.Tu tombes exactement dans le travers de confiance excessive dans le langage, tu cristallise ta chimère, tu fais croire aux autres (et à toi-même) que "la conscience" est une chose, mais en fait ce n'est qu'un nom que tu a superposé à l'illusion que tu défends.